S’intégrer dans une petite ville
En 1994, je suis arrivée à Saint-André-d’Argenteuil directement des Pays-Bas avec mes deux jeunes filles et mon conjoint, un québécois d’origine néerlandaise qui avait vécu aux Pays-Bas pendant douze ans. J’étais enthousiaste de me bâtir une nouvelle vie au Québec, malgré le fait que j’avais laissé toute ma famille et mes amies derrière moi, aux Pays-Bas. Nous avons choisi la région d’Argenteuil car ma belle-famille y habitait et nous voulions nous intégrer dans l’entreprise familiale installée dans cette région. Étant donné que j’avais déjà visité la région et que nous avions une idée d’où nous souhaitions nous établir, nous avons vite acheté une maison au village de Saint-André.
J’ai eu beaucoup d’aide de ma belle-famille. Par contre, à l’époque, il n’y avait pas vraiment de services spécialement pour immigrants ni une bonne connexion Internet comme nous l’avons aujourd’hui! J’avais suivi des cours de français pendant six ans aux Pays-Bas à l’école secondaire, mais le québécois était plus difficile à comprendre et je ne savais pas très bien le parler moi-même. J’ai donc pris des cours de français au centre Le Parallèle à Lachute. Au début, j’étais plus ou moins capable de communiquer avec les éducatrices du CPE que fréquentaient mes enfants et dire quelques phrases en faisant mes commissions.
Après quelques années, j’avais le mal du pays. Je ne m’étais pas encore fait d’amies au Québec, et ma famille et mes amies aux Pays-bas me manquaient. J’avais réussi à trouver un emploi à temps partiel qui n’était finalement pas très intéressant et je voulais retourner dans mon pays d’origine.
Heureusement, je m’étais déjà inscrite à l’UQAM pour y faire un Certificat en français pour non-francophones. C’est là où j’ai rencontré d’autres immigrants comme moi. Ça m’a fait beaucoup de bien de voir qu’il y avait d’autres personnes dans la même situation que moi et de pouvoir échanger avec eux.
C’est pour cette raison que je suis très contente qu’il y ait maintenant le Centre pour l’Immigration en Région! En même temps, j’ai fait des efforts pour pouvoir m’intégrer. J’ai fait partie du comité de parents au CPE et, quelques années plus tard, à l’école au village. Les gens m’ont accueillie chaleureusement et se sont assurés que je me sente bien parmi eux.
À travers les amis de mes enfants, j’ai pu connaître d’autres parents, dont quelques-uns sont devenus mes amis que je vois encore régulièrement à ce jour. Sept ans après mon arrivée au Québec, j’ai trouvé un emploi intéressant à l’école primaire de Saint-André. J’y suis restée pendant huit ans et j’y ai rencontré encore plus de gens de la région.
Malgré le fait que ce n’est pas toujours facile de s’intégrer dans une petite communauté, j’aime la région d’Argenteuil pour la nature, l’espace qu’on y trouve comparé à la ville, les belles activités qui sont organisées et la proximité de Montréal et d’Ottawa.
